Ca y est, ça recommençait. Todd et Mushu se bouffaient la truffe. Toujours à se disputer ces deux là, vraiment incorrigibles. Et totalement épuisants, il fallait bien l'admettre ! Sanghiras se leva, mais aucun des deux "mâles" ne la remarqua. Ils étaient bien trop occupés à s'engueuler comme du vieux poisson pourri. Ce n'est que lorsque la demoiselle éleva la voix qu'ils cessèrent de se disputer, et lui jetèrent un regard presque similaire, un regard "paumé, i'm lost in the world à pas comprendre ce que cette fille dit ?" Ce fut Todd qui prit les devants.

▬ Dans le gymnase, non ?

Ah ah, quel humour fascinant Todd ! Notez que Mushu aurait pu répliquer exactement la même chose, mais étrangement, le dragon ne le fit pas, il se contenta de donner un coup de queue à Todd.

▬ T'es un abruti fini !

Oui, parfois, le reptile avait de drôles de façons d'agir. Il s'éloigna de son camarade, et escalada les jambes de Sanghiras, jusqu'à arriver sur son épaule. Lui comme Todd se servaient vraiment de cette pauvre jeune fille comme d'un perchoir ! Au final, il prit une voix douce avant de déclarer doucement :

▬ Où penses tu que nous sommes ?

Qu'est-ce que je vous disais ! Réactions étranges ! Ce dragon changeait d'humeur toutes les deux secondes ! Je comprends peut être maintenant pourquoi Todd avait parfois du mal à le voir en peinture.

HRPG:

Todd restait attentif aux moindres faits et gestes de Sanghiras. Il n'oubliait pas qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. C'était peut être le fait d'avoir embrassé un crapaud, qui sait ? Le regard vide et terne de l'animagus suivait la fine et gracieuse silhouette de Sanghiras, la tête penchée. Mushu aussi l'observait. Le duo était toujours aussi comique à voir !
L'aile est hein. Todd n'avait pas été beaucoup en cours jusqu'à présent, et il se repérait d'ailleurs toujours aussi mal dans l'enceinte de l'école. Sa camarade n'avait pas l'air en grande forme, et s'excusa. Elle voulait aller se reposer dans sa chambre. Todd s'apprêtait à hausser les épaules, et de la laisser partir, mais Mushu dut deviner sa réaction et se rua sur lui, avant de lui murmurer à l'oreille :

▬ Crétin ! Elle est faible ! Tu devrais l'accompagner !

Ah oui, c'est vrai. Pourquoi le crapaud n'y avait-il pas pensé avant ? Peut être parce qu'il n'avait tout simplement pas de cerveau. Ou ne savait-il tout simplement pas s'en servir. Il se releva maladroitement, et rejoignit la mélangeuse, qui était pâle. C'est vrai qu'elle n'avait pas l'air dans son assiette, et qu'il valait sans doute mieux qu'il l'accompagne. Même s'il serait bien incapable de lui venir en aide si elle tombait dans les pommes. Il avait des chamallows à la place des bras, ne l'oubliez pas. Enfin, il se décida de proposer à sa camarade, après un instant d'hésitation :

▬ Tu veux que je t'accompagne ? C'est peut être plus sûr, non ?

Il était légèrement essoufflé, et ses joues avaient également pris un peu de couleurs. Il n'était franchement pas à l'aise !

Je fais quelque pas dans le couloir, testant le sol sous mes pieds et réfléchissant à ma destination. Est-il préférable pour moi d’aller boire ou dormir ? Je crois que je ferais mieux d’aller dormir. Je n’ai pas perdu de sang, ma fatigue est donc d’une autre nature, de plus, je ne suis même pas sûre de pouvoir aller jusqu’à la cuisine, faible comme je suis. Sans compter qu’il est dangereux de se déplacer dans cet état à Sekuen Seruki, l’école des monstres. On peut toujours y faire de mauvaises rencontres, et je ne souhaite pas m’en remettre à la chance.
 
Todd : Tu veux que je t'accompagne ? C'est peut être plus sûr, non ?
 
Il semble rouge. Même malgré ma propre faitgue, je peux le voir. A-t-il de la fièvre ? C’est peut être mieux pour lui qu’il se repose aussi. Et puis je doute qu’il puisse réellement me venir en aide. Ceci dit nos chambres ne peuvent qu’être relativement proche puisqu’elles sont toutes dans le même couloir. Acceptez son aide me permettra de le surveiller jusque-là sans heurter un quelconque orgueil masculin. Je doute qu’il en ait, mais on n’est jamais trop prudent. Je luis sourit.
 
Sanghiras : Avec plaisir.
 
D’un pas peu assuré, je marche jusqu’au dortoir, sans vraiment faire attention au chemin que j’empreinte, aux gens que je croise, ou à ce qu’a pu me dire Todd. Tout ce que je sais c’est que je suis dans le gymnase et tout d’un coup devant ma chambre. Je me tourne vers Todd. J’espère qu’il ne m’a pas parlé pendant le trajet, je me sentirais coupable de l’avoir laissé sans réponse. Je lui souris à nouveau.
 
Sanghiras : je vais dormir. Tu devrais en faire autant. Tu es rouge, alors tu as peut être de la fièvre.
 
Tout en parlant, je pose ma main sur son front.
 
Sanghiras : Tu as le front un peu chaud.
 

Et la relaisse tomber, épuisée.

Ayant finalement accepté sa proposition, Sanghiras quitta le gymnase, avec sur ses pas Todd. Le jeune homme avait sur son épaule un Mushuu qui se demandait tout simplement comment il devait le tuer ! Il était là, avec une fille, et il restait muet comme une pierre tombale ! Pas étonnant qu'il n'ait toujours pas de copine à l'heure qu'il est avec tout cela ! Le petit dragon se pencha vers l'oreille de son ami.

▬ Tu peux me dire ce que tu fais là ?! Pourquoi tu ne parles pas ?!

Facile à dire pour lui ! C'était un moulin à paroles ! Un moulin à paroles avec de la tchatche en plus ! Tolensky grimaça, avant de lui répondre, les dents serrées :

▬ Mais tu vas la fermer oui ?

Ce à quoi son compagnon ne répondit pas. Le trajet se fit donc dans le plus grand des silences. Enfin...presque. Mushuu avait bien ronchonné durant toute une partie. Comme quoi Todd n'était pas doué. Mais ce dernier essayait de ne pas prêter attentions aux remarques de l'animal. Finalement, le trio plutôt atypique arriva devant une porte. Sanghi s'arrêta. Visiblement, c'est là qu'ils allaient se séparer. Elle se tourna pour leur adresser la parole. En fait, c'est plus à Todd qu'elle parla. Comme quoi il était rouge, lui qui d'habitude était vert. Ca c'était assez surprenant ! Il s'apprêtait à parler, ouvrant la bouche, mais la main de la jeune fille se posait déjà doucement sur son front. Elle était légèrement froide, et l'apaisait. Du coup, aucun son ne sortit de la bouche de l'animagus. Ce contact était relaxant.

Son front ? Chaud ? NORMAL ! Elle venait de le toucher ! Elle ignorait que personne jusqu'alors ne s'était soucié de lui ! Que jamais personne n'avait voulu le toucher, de la manière dont elle venait de le faire ! Et qu'elle était la première personne qui l'embrassait. Alors évidemment, ça ne le laissait pas indifférent.

▬ Ah ? Tu crois ?

Il essaya de rire, mais ça sonnait faux. Mushuu se frappa le front de la patte.

▬ C'est affligeant. Je vais le coucher ma belle. Il est mort visiblement.

Il offrit à Sanghiras un magnifique sourire, avant de sauter de son partenaire.

▬ Aller viens l'amphibien, tu vas aller te reposer !

Ce dernier, maladroitement, salua sa camarade.

▬ Bonne nuit Sanghiras. Et...
▬ Ah mais attention crétin ! C'était ma queue !
▬ Désolé.

Après un nouveau spectacle, le crapaud et son dragon se décidèrent à me souhaiter bonne nuit.

- Et...

Ah non, ne me dites pas que cela va continuer. Cela pourrait, mais à l’instant, je me sens tout bonnement bien trop épuisée pour continuer une quelquonque conversation, écouter des confidences ou autres. Je suis à peu près sur que pas plus tard que demain, je regretterais amèrement mon geste. Cela ne changera cependant rien à ma décision.

- Bonne nuit, Todd, lui réponds-je sans laisser place au dialogue. Ce fut un plaisir de se rencontrer. Continuons cette conversation un autre jour, veux-tu ?

Je m’incline en une brève salutation, comme si la forme de mon message pouvait en effacer le fond. Sans attendre plus de réponse je lui souris et ferme la porte. Suffisament fermement pour lui faire comprendre que la conversation est close, mais également sans la faire claquer : je n’ai après tout rien contre lui. Je le trouve même plutôt adorable. Et je crois bien que c’est le premier crapaud, non le premier homme auquel je fais prendre une douche. La pensée me fait rougir temporairement, puis trop vannée pour m’en inquiéter plus longtemps, je vais m’effondrer sur le lit, sans m’inquiéter de me changer, sans m’inquiéter de défaire le lit, sans m’inquiéter de régler quelque réveil. Peu à peu une douce langueur me happe, et je lâche bientôt prise au vide de ma conscience.