Fred avait finalement décidé de cesser son exil dans la classe de potions. George voulait bien évidemment continuer à travailler. Mais lui, il n’en pouvait plus. Ces derniers jours avaient été éreintants. Plus rien n’émanait de son cerveau. Tout du moins c’est ce dont il était persuadé ! Il avait besoin de se ressourcer ! Bon, d’accord, il avait déjà eu, quelques jours auparavant, le droit de se balader en ville. Mais ça ne lui avait pas suffit. Il avait vraiment besoin de se détendre le cortex ! Où aller ? A nouveau, l’envie lui prit de quitter Sekuen. Les alentours de l’école regorgeaient d’activité en tout genre ! Il aurait très bien pu aller s’amuser à droite ou à gauche ! Il avait d’ors et déjà entrepris de sortir. Il allait le faire quand on lui attrapa l’épaule. Un surveillant très…Flamboyant ? vint lui faire remarquer qu’il était en retard pour un cours. Aussitôt, il fut envoyé en plein cours d’Histoire. Mais attention, pas d’histoire de la magie. Non non ! D’histoire des moldus ! Enfin, de ceux qui n’avaient pas de pouvoirs magiques ! Zut ! Lui qui voulait profiter un peu, c’était légèrement foutu non ? Pour être bien sûr qu’il ne s’enfuit pas, le surveillant l’accompagna jusqu’à la salle. Le professeur l’envoya presque aussitôt au premier rang. Il n’avait pas reconnu le jeune homme, pourtant son nom l’avait aussitôt interpellé. LE Fred Weasley qui séchait ses cours depuis le début de l’année ? Il allait lui faire regretter cet affront ! Il ignorait alors qu’il venait sans doute là de commettre la pire erreur de toute sa vie ! Il allait s’en mordre les doigts, oh que oui ! Avec la vivacité d’une huître, le sorcier alla s’installer à son pupitre, qu’il partageait avec une jolie petite blonde. Hum…Blonde, blonde…Une surnom pour une blonde…C’est bon, il en avait un ! Un sourire vint éclairer son visage. Il se tourna vers elle et débuta la discussion comme s’ils se connaissaient depuis toujours.

▬ Dis Blondie, c’est un cours ennuyeux ou très ennuyeux ?

Il surligna bien le très. Il ne cherchait même pas à être discret, et le professeur le fusilla du regard. Bien sûr, il n’en avait strictement rien à faire, pas surprenant d’ailleurs quand on connaissait la bête. Il n’écouta même pas la question que l’enseignant lui posait, fixant sans sourciller sa nouvelle camarade. Oh, il allait la faire parler. Le prof regrettait sa présence, et le virerait peut être. Et puis, il pourrait bien s’amuser, qui sait ? Cette fille était peut être un génie de la farce, tout comme lui ? Ce serait tellement divertissant ! Il priait intérieurement pour qu’elle ne le rembarre pas façon Hermione. Fallait bien croiser les doigts hein.

Le professeur interpella Fred, mais il continuait à faire fi de ses remarques, se souciant uniquement de ce qu’allait bien pouvoir lui dire sa petite inconnue, nouvelle voisine de pupitre. Espérons qu’elle soit vraiment drôle !

Assis face au tableau, j'essayer de suivre désespérément le cours.
Certe, les humains éveillés pas mal ma curiosité, mais la vois monotone du professeur m'invitais plutôt à rejoindre les bras de Morphée. Luttant contre le sommeil, un surveillant tapa à la porte, assez en colère tenant par le bras un rouquin. Le prof' l'envoya directement à côté de moi sans demander mon avis, et discuta quelques secondes avec le surveillant avant de continuer sont cours.

Posant ma tête qui me semblait incroyablement lourde sur mes mains, le retardataire m'adressa la parole sans aucune gène :

-Dis Blondie, c'est un cours ennuyeux ou très ennuyeux ?

Je relevai la tête le fixant étrangement, avant d'afficher un sourire pour lui répondre d'une voix totalement détendue :

-Pas que le sujet est ennuyeux, mais le prof' ! C'est un vrai somnifère sur pattes ! Ça rend le cours très très ennuyeux.

Je me redressa de ma chaise, et me balancas sur ses deux pieds en gardant un parfait équilibre, toute heureuse de rencontrer un magicien n'ayant pas de balais dans le cul !
Ignorant totalement le prof', je souris de nouveau face à mon voisin de table me préoccupant seulement sur se qu'il pourrait bien balancer de drôle, devinant qu'il était aussi "fou" que moi.
Ce n'est pas tout les jours ou l'on rencontre quelqu'un d'aussi extraverti ! Et puis, un peu d'amusement me ferais le plus grand bien!

La demoiselle daigna lever le nez vers son voisin. Décidément, le surnom Blondie lui allait plutôt bien, ne put s’empêcher de penser ce dernier. Elle lui répondit avec un petit sourire accroché aux lèvres. Elle semblait détendue, totalement relaxée. Ce qui fit un bien fou à Fred lui-même. C’était agréable de ne pas avoir le cerveau qui carburait pour créer une farce. En plus, c’est en ne faisant rien qu’il allait sans doute avoir un éclair de génie ! Il n’en doutait pas !
Il ricana à la remarque de la jeune fille. C’est vrai que depuis qu’il avait commencé à ouvrir la bouche, ce type avait marqué le Weasley seulement par sa voix monocorde et traînante, digne d’un paresseux. Avait-il d’aussi bons réflexes ? Qui sait ! Peut être qu’il se cachait en lui un prof à la vivacité d’huître ! S’en était trop ! Fred devait en avoir le cœur net ! Il cessa d’observer l’enseignant, retourner à Blondie. Elle se balançait sur sa chaise tout en continuant à lui sourire. Parfait ! Elle avait l’air de quelqu’un de dynamique et qui aime les challenges, non ? Aussitôt, le rouquin ne put s’empêcher de proposer de sa voix enthousiaste :

▬ Eh ! Tu veux tester la rapidité de notre cher somnifère ? J’te parie qu’il esquive plus facilement tes projectiles que les miens. Parie tenu ? Ou bien t’as peur de perdre, Blondie ?

Son petit air malicieux poussait souvent les gens à fauter et à le suivre dans ses bêtises. Quant à la lueur de malice qui luisait dans son regard, elle était sans doute contagieuse, car il lui sembla rapidement voir la même dans celui de son interlocutrice. Ils allaient s’amuser, ça, il n’en doutait absolument pas !

▬ Eh ! Tu veux tester la rapidité de notre cher somnifère ? J'te parie qu'il esquive plus facilement tes projectiles que les miens. Parie tenu ? Ou bien t'as peur de perdre, Blondie ?

Remettant la chaise sur ses quatre pieds, je lui lançai un sourire narquois.

-Tu te donnes bien de grands airs rouquins ! Mais tu ne m'as jamais vu à l'action ! Je suis Marisa Kirisame destructrice de Yokai ! Et si tu crois que c'est un papi dépressif qui va esquiver mes coups tu te mets le doigt dans l'œil mon grand !

Je me suis mise a rire, ignorant l'énervement du professeur qui était devenu rouge de colère maintenant.

-Si je gagne, tu devras m'appelle "Marisa-sama" tout le long de l'année ! Et inversement bien surs je t'appellerais..

Mince, c'est quoi son nom ? Le professeur exacerber se mit à hurler :

-Marisa ! Fred ! Cessez vos brasseries !

Mon sourire s'élargit, et je continuai ma discutions sans m'occuper du somnifère.

-Ce sera "Fred-sama" si je perds ! Ça te va ?

De toute façon, j'allais tout faire pour gagner ! Et puis se faire appeler comme un dieu toute une année c'est a prendre !
Toute contente, j'attrapai la première chose qui me passa sous la main, ma trousse pleine, et la balança en pleine poire du professeur qui lâcha sa craie par surprises.

-Ce n'est pas drôle si vous esquivez pas du tout sensei ! M'enervais-je sur le professeur qui me regarder avec de grands yeux ronds.

(ça te dis un feu d'artifice ?)

Fred ne quittait pas des yeux la jeune fille, impatient de sa réponse. Il sentait qu’elle aimait la compétition. Ca se lisait presque dans son regard. Et il n’avait pas tort ! Presque aussitôt, elle se mit en tête de le vaincre ! Elle s’était présentée, Marisa il-savait-plus-trop-quoi. Mari quoi. Ce serait plus court, donc plus facile à retenir. Et elle semblait sûre d’elle. D’après ses dires, elle pouvait le battre sans aucun soucis. Soit ! Il aimait les défis ! Et comme elle proposait une mise, c’était même cent fois mieux ! Après tout, que vaut un parie sans récompense ? Bah oui, absolument rien ! Aux anges, il l’approuva d’un hochement de tête neutre lorsqu’elle proposa sa brillante idée. Le professeur leur hurlait dessus, mais aucun des deux adolescents n’y prêtait attention, bien trop occupé à se jauger du regard comme dans un mauvais western. L’instant qui suivit fut très rapide. Mari s’empara de sa trousse et la jeta au visage du prof, qui ne bougea pas d’un pouce. Si Fred, médusé, observait, attendant la réaction de l’enseignant, ce fut sa camarade qui s’insurgea la première. Elle disputait le vieux parce qu’il n’avait même pas tenté de l’esquiver. C’est vrai que ce devait être assez vexant, Fred la comprenait plutôt bien ! Il se mit à ricaner et eut droit à un regard noir. Le prof lui en voulait à lui ?! Mais…Il n’avait même pas eu le temps de faire quoi que ce soit ! Les fines lèvres craquelées de l’adulte s’entrouvrirent, et le Weasley préféra le devancer.

▬ Wow on s’calme papy, ok ? J’ai encore rien balancé à ton visage !

Oups. Ce n’était peut être pas la meilleure chose à dire quand on veut éviter les problèmes. Mais les mots lui avaient échappé, et s’étaient bousculés à la sortie. Bon…Fichu pour fichu…Fred sortit sa baguette et fit voler par un sort de lévitation son encrier. Le professeur leva vainement un bras pour l’arrêter. Peine perdue ! Le missile esquiva la cible avant de venir s’écraser contre son visage. Il ne tarda pas à tomber et atterrir au sol dans un bruit sourd. Pendant ce temps, aux yeux de tous, le professeur se retrouvait la face barbouillée d’encre. A cause de cette dernière, on ne pouvait pas voir à quel point il était rouge de colère. En revanche, on discernait sans aucun mal sa rage. Visiblement, il en avait déjà par-dessus la tête de ce nouveau duo qui s’était formé ! Et il avait plutôt raison ! Le rouquin se tourna vers son interlocutrice, un sourire satisfait aux lèvres, et fit semblant de se dépoussiérer les avants-bras.

▬ La classe à Dallas hein ?

Voyant le professeur la tête barbouillée d'encre, je ne pus m'empêcher de rire aux éclats ! Mais comment résister à cette scène ?!
Trop existée par cette nouvel ambiance dans ma classe, je me levai de ma chaise pour m'asseoir sur la table. Rester assis sans bouger ce n'est pas mon truc, et puis moi aussi, j'avais envie de me donner en spectacle !
Pointant du doigt Fred, je souris jusqu'au oreille et répondis :

-Regarde et laisse faire l'artiste !

Levant mon bras en l'air, un véritable feu d'artifice se mit à exploser en plein milieu de la classe. Venant par la même occasion, chatouiller les fesses du prof' qui totalement paniquer sautiller sur place, chassant de sa main, la lumière crépitante attirée par son arrière-train, comme une abeille à un pot de miel.

Riant de plus belle, je continuai à faire des étincelles et taquinai les autres élèves. Ça faisait du bien de se lâcher un peu.

Un éclat de rire vint carillonner doucement près des oreilles de Fred. Il s’agissait de Marisa, que la blague avait l’air d’avoir fortement amusé. Pas peu fier, le rouquin bomba le torse, tout content. Être comique, distraire les autres, c’était une véritable passion pour lui. George était d’ailleurs tout aussi fort que lui à ce petit jeu là. Si son jumeau lui manquait ? Bien sûr ! Au fond, ils n’étaient qu’un. Et le savoir, enfermé dans une pièce, à travailler tout seul, lui minait un peu le moral. Mais pouvoir faire le mariole, être le centre d’attention, ça avait énormément manqué à Weasley ! Et dieu que c’était bon ! Il se sentait enfin lui-même, désormais ! Ce lui qu’il avait empêché de remonter à la surface depuis plusieurs mois. Bien sûr, les blagues entre frangin, c’était drôle, mais rapidement lassant !

La petite sorcière se mit sur la table, attirant à nouveau l’attention de Fred. Qu’allait-elle donc faire ? Déjà, elle se qualifiait d’artiste. Elle avait plutôt intérêt à ne pas salir le mot, même si, au vu de ce qu’elle avait précédemment réalisé, elle n’aurait sans doute aucun mal ! Alors, un véritable feu d’artifices explosa dans toute la salle, rappelant au rouquin son vilain petit tour à Ombrage. Ce fut au tour de Fred de rire. C’était amusant de voir le professeur bondir et crier de tous les côtés. Oh, il n’allait pas tarder à les expulser, si ça continuait. Après tout, ils étaient en train d’empêcher le cours de se dérouler normalement. Et une question sauta tout naturellement au visage de Weasley. Était-ce déjà ainsi, avant qu’il ne mette les pieds dans la salle ? Ou bien était-il l’élément déclencheur du Big Bang, de l’Apocalypse ?

▬ Pas mal Blondie ! La félicita-il, tout en continuant à rire.

Fouillant dans sa poche, il en sortit une praline longue langue, et fit un clin d’œil à son interlocutrice.

▬ J’ai plus d’un tour dans ma manche. Enfin, dans ma poche. Admires.

Visant avec une précision alarmante, son projectile déballé alla directement atterrir dans la bouche du professeur, qui l’avala presque de travers. Furibond, il hurlait déjà après eux, les sommant d’arrêter, quand soudain les mots semblèrent difficile à prononcer. Fred savait très bien pourquoi. Les pralines longues langues avaient la particularité d’allonger la langue. Et la réaction ne se fit pas attendre. En à peine quelques secondes, voilà que celle de l’adulte commençait déjà à sortir, puis à tomber sur le bureau. Ah ah ! Toujours aussi efficace, cette « arme ».