VIE HUMAINE
Tout a commencé en 1685. A l’époque, Light venait de naître. Ce n’était qu’un bambin. Personne n’aurait pu imaginer qu’il allait devenir, des siècles plus tard, l’un des meilleurs détectives. Il grandit avec l’insouciance qu’ont tous les enfants. Néanmoins, provenant d’une famille de bourgeois, il devait respecter certaines choses, et on lui enseigna très tôt. Le dos droit à table, la révérence pour saluer les filles de bonne famille, la courtoisie, la décence…Ce n’était pas ainsi que Light voulait être, mais avait-il d’autres options ?
Son aspiration ? Il voulait devenir musicien. Ses parents étaient contre, bien sûr. Il ne pouvait pas aller à leur encontre, mais cette passion le dévorait. Lors des bals auxquels ils étaient conviés, sa famille et lui, il avait tendance à rester près de l’orchestre, pour le plus grand déplaisir de ses parents, qui auraient décidément tout donné pour qu’il se trouve une épouse digne de ce nom.
LA DANSE
C’est lors de l’un de ses bals qu’il la rencontra. Elle s’appelait Alice. Nom exquis pour une exquise demoiselle. Elle dansait avec grâce et beauté. Personne ne savait d’où elle venait, ni pourquoi elle était invitée, mais une chose était sûre, elle attirait l’attention de tous. C’est peut être cela qui captiva Light. Toujours est-il qu’il lui proposa une danse, ce soir là. Il aurait peut être du s’abstenir, car s’il avait su, il se serait sans doute montré plus prudent. Il avait fêté quelques mois auparavant ses vingt-trois ans. Elle allait arrêter son temps.
Après une danse mouvementée, elle l’attira à l’extérieur. Lui, charmé, la suivis sans se poser de questions. Il pensait qu’elle voulait flirter, et ça ne l’aurait pas dérangé. Malheureusement, elle ne l’avait entraîné dehors que pour mieux le prendre au piège. Alors qu’elle se mettait sur les pointes des pieds et qu’il fermait les yeux, elle lui mordit violemment le cou. Saisit d’horreur, il tenta vainement de la repousser, mais les bras de la jeune fille le paralysaient mieux que des blocs de pierre. Petit à petit, il parvenait de moins en moins à se débattre. Elle aspirait ses forces vitales, et il s’écrasa bientôt au sol, à moitié mort.
LA CONDITION DE VAMPIRE
Un homme surgit de derrière un buisson. Il les emporta, Alice et lui, loin de la soirée. Lorsqu’il revint à lui, Light était allongé dans un canapé. Il voyait chaque détail avec précision, et s’en surprit lui-même. Lorsqu’il se redressa et qu’il croisa ce regard d’un bleu limpide, il prit peur. Alice n’était pas humaine. Il ressentait encore la brûlure dans son cou. Elle lui fit un innocent petit sourire.
« N’ais pas peur, Light. Tu es en sécurité à présent » , déclara t-elle doucement.
Sa voix avait quelque chose d’apaisant. Light se plut à croire ses mensonges. Car il était évident qu’elle mentait. S’il était en sécurité, pourquoi ces deux autres hommes se tenaient-ils aux côtés de la jeune femme ? Il en eut très vite la réponse. L’un d’eux s’avança. Il était blond, et portait des vêtements au goût très prononcé.
«
Tu as été choisi, mon frère. C’est une chance formidable que tu as là. »
Mais de quoi lui parlait-il, celui là ? Alice s’avança à son tour, mais contrairement à l’homme, elle prit le risque de se mettre à portée de bras de Ryu. Ce dernier sentit quelque chose lui ronger le cœur, et bientôt, son bras se transforma. C’était étrange. La forme semblait tranchante, et incassable. Il eut un sursaut de surprise. La jeune fille, elle, ne semblait pas le moins du monde surprise. Elle le regardait, l’air paisible. Comme si elle contrôlait la situation.
«
Light, tu es exceptionnel, désormais. Tu as rejoins notre monde. »
«
Qu’avez-vous fait de moi ?! » Cria ce dernier, hors de lui.
«
Un vampire. »
La réponse claqua. Elle venait de l’homme resté silencieux depuis le début. Un vampire. C’était une blague hein ? On se moquait forcément de lui ?! Et pourtant, lorsqu’il le fit signaler et que ce même inconnu vint lui planter son bras, similaire au sien d’ailleurs, dans le ventre, il eut très envie de le croire. Il tomba au sol, et regarda avec effrois le sang qui coulait. C’était le sien. C’était bien le sien. Il était condamné à mourir ! Pourtant, aussi surprenant cela fusse t-il, la plaie se referma rapidement. Il n’en revenait pas. Et pourtant…Il avait maintenant la preuve que c’était la vérité.
Être vampire avait des avantages, bien sûr. Une rapidité, une ouïe et une vue surdéveloppées. Des gestes précis, une agilité hors norme. Bref, le paradis. Malheureusement, il y avait des inconvénients. L’absence du soleil, l’appel du sang. On apprit rapidement à Light que s’il voulait survivre, il faudrait boire ce si précieux liquide. Et que plus il vieillirait et boirait, plus il deviendrait fort, et pourrait, à force, survivre au soleil, ou y tenir un peu. Cette nuit-ci, on le baptisa Solomon.
LE DÉFI
Quarante nuits passèrent. Quarante nuits où ses « frères », Amshel et Nathan, lui apprirent à se battre. Il n’aimait pas trop cette idée, mais ils disaient que c’était nécessaire à sa survie. Non pas qu’il eût peur de la mort, quoi qu’à cet âge là ce fût un peu le cas. Alors il s’entraînait. Puis lorsque vint le quarante-et-unième jour, Amshel lui annonça de ce calme qui lui faisait froid dans le dos :
«
Ce soir Solomon, tu vas te battre contre le fantôme. »
Qui était-il, ce prétendu fantôme ? Et pourquoi Light devait-il se battre contre lui ? On lui présenta ce prétendu fantôme. En fait, il n’était rien de plus qu’un vampire. Le dernier créé, avant lui, par Alice. C’était un être immature, et au caractère agaçant, piaillant toujours. Sans même le connaître, et après moins de cinq minutes de conversation, Light avait déjà envie de le tuer.
FORFAIT
Malheureusement, malgré sa volonté de fer et son envie de rabattre le caquet de ce prétentieux Fantôme, Light n’avait pas sa force. Il ne possédait que la puissance d’un nouveau né. Karl, dit le Fantôme, avait derrière lui plusieurs années de puissance. Une lutte âpre et acharnée s’engagea entre eux. « Solomon » se débrouillait plutôt bien. Il parvenait à rester en vie, c’était le principal. Mais il n’arrivait jamais à toucher son adversaire. Finalement, ce dernier le blessa, et remporta le duel. Abattu, notre novice dut admettre que la victoire revenait à Karl. Mais intérieurement, il se promit de le vaincre, plus tard.
LE VRAI COMBAT
Les années passèrent. Cela faisait maintenant trois ans que Light avait oublié nom, famille et rang. Tout du moins il n’était plus Light Ryu, unique héritier d’une famille modeste. Non. Désormais, il était Solomon Goldsmith, vampire et protecteur d’Alice Landers. Il avait réussi à se faire accepter des autres « gardiens » de la jeune femme. Tous, excepté un : Karl. Ce dernier le dénigrait toujours, le prenant de haut, comme s’il n’était rien. Au fond, Light enrageait. Il aurait tout donné pour pouvoir se mesurer à nouveau à lui. Mais les règles d’Alice étaient très claires : Aucune bagarre entre « frères ». Pourtant, un soir qu’Amshel et elle s’étaient absentés, il en profita pour déclarer la guerre à son rival. Ce dernier accepta. Il mourrait lui aussi d’envie de se frotter à lui. Nathan eut beau tout tenter pour les empêcher de se battre, rien n’y fit. Le combat s’engagea, et il dut faire le simple spectateur. Hors de question de se casser un ongle à essayer de les séparer ! Après une bonne et fastidieuse heure, le duel prit fin. Et ce fut Solomon qui l’emporta. Ravi d’avoir pris sa revanche, il n’écouta pas les hurlements d’Alice, qui les disputaient, Karl et lui.
ENFERMÉ
Un siècle s’était écoulé. Light avait enfin trouvé un équilibre. Il se sentait bien et évoluait au sein des Goldsmith comme un membre apparent. Ils étaient à la tête d’une importante maison de vin. Ils se faisaient passer pour des mortels, et il était agréable, il est vrai, de se retrouver en compagnie d’êtres plus faibles que soi. Lors des bals mondains, « Solomon » n’hésitait pas à charmer les demoiselles pour les tuer ensuite dans les jardins. Il ne les prenait plus en pitié, comme jadis il avait pu le faire. Leurs histoires et la sienne étaient différentes.
Pourtant un jour qu’il s’apprêtait à tuer une innocente victime, on lui planta quelque chose dans le ventre. Paralysé, il se laissa tomber sur le côté, sa proie prenant fuite. Il entendit un grand cri, et quelqu’un qui s’effondrait. Visiblement, quelqu’un n’avait pas voulu que cette petite affaire s’ébruite. Conscient mais ne pouvant se mouvoir, Light se laissa trimballer par deux hommes à la musculature développée. Combien de temps dura leur voyage ? Il ne le sut jamais. Tout ce qu’il sait, c’est que lorsqu’on daigna enfin lui ôter le pieu du ventre et le casque sur sa tête. Il était attaché, menotté, dans une pièce sombre et humide. Les deux affreux qui l’avaient capturé le regardaient avec un grand sourire. Entre eux se dressait un homme à l’allure modeste. Light aurait du se dire qu’il semblait trop bon, trop faible. Il lui demanda d’abord poliment de l’aider à tuer des gens. Mais Ryu avait des principes. Il ne tuait que par besoin de survie. Et jamais autrement. Alors on se mit à le rouer de coups. A lui enfoncer des pieux à droite à gauche, à lui brûler une main et à la laisser consumer la moitié de son avant-bras avant de l’éteindre. C’était horrible. Mais il ne voulait pas se laisser intimider, et il était prêt à ne jamais dire oui.
L’ACCORD
Malheureusement, ses bonnes résolutions prirent vite l’eau. La soif grandissait de jour en jour. La douleur était omniprésente. Il n’avait plus peur de mourir depuis bien longtemps, mais lorsqu’on menaça de tuer Alice, ce fut la goutte d’eau qui débordait le vase. Il accepta le marché. En quoi il consistait ? Il fallait tuer tous les sylphes ayant la capacité d’appeler l’Esprit du Vent. Pourquoi ? Light ne savait pas. On ne lui avait pas expliqué. On lui avait juste indiqué la capacité des sylphides.
LIBÉRATION
Il fut donc relâché la nuit qui suivit, et commença alors son travail. Néanmoins, avant qu’on ne le laisse partir, on lui avait injecté une capsule dans le sang. Une capsule résistant au poison qui coulait en lui. Et qui ne tarderait pas à le réduire en poussières à l’instant même où il désobéirait. Il fut donc contraint d’entreprendre cette lourde tâche. Tuer les êtres possédant cette particularité. C’est à ce moment là qu’il commença à enquêter sur les gens.
LA QUÊTE
Il y avait quelque chose d’agréable lorsqu’il enquêtait. Il n’aurait pas pu dire quoi, mais il appréciait. De par ce fait, tuer d’innocentes victimes ne le dérangeait plus. Il avait trouvé une nouvelle passion. Adieu Light Ryu, enfant qui désirait âprement devenir musicien. Et bonjour au chasseur de sylphide. Tout en effectuant son travail, il se devait de faire croire à sa « famille » qu’il était encore en vie. Aussi passait-il bien souvent du temps avec les Goldsmith et Alice. Être près d’elle lui permettait également, il est vrai, de la surveiller. Car malgré le pacte qu’il avait signé avec l’Organisation qui l’employait désormais, il n’avait toujours pas confiance en eux. D’ailleurs, il savait qu’il était observé, et continuait à marcher dans leur jeu.
ABANDON
Combien de temps cela dura t-il ? Presque deux siècles. Sa dernière mission en date ? Il avait localisé une sylphide, et devait la tuer. Rien de très original. Il se rendit donc là où elle résidait, et attendit que son mari parte pour agir dans l’ombre. Mais lorsqu’il déboula dans la chambre de la femme, une enfant dormait paisiblement blottie contre elle. C’est là qu’il faillit renoncer une première fois et faillir à sa mission. Néanmoins, même si la surveillance de l’Organisation à son égard avait baissé, il avait toujours cette capsule piégée dans son corps ! Alors il se décida à agir. Tant pis pour la gosse. Alors qu’il tranchait la tête de la femme, l’enfant se réveillait, couverte du sang maternel, et se mit à hurler et pleurer en même temps. Light voulut la faire taire en la rassurant, mais ses sens lui indiquaient de fuir. Le père de famille rentrait. Les cris de sa fille lui avaient été porté par le vent. Ou peut être même…L’esprit de ce denier ! Mais oui ! Elle était descendante de cette femme. Elle portait donc cette particularité en elle ! Il allait donc falloir la tuer. Mais il n’avait plus le temps. Il quitta la maison, et se contenta d’observer à distance.
La nuit qui suivit, le père sylphe alla déposer son enfant dans une ville animée. Il avait choisi une petite rue déserte. Lorsqu’il la laissa, avec pour unique souvenir un pendentif où était marqué le mot Sanghiras, Light crût que le moment était venu. Il s’approcha, voulut tuer la fillette, mais en fut tout simplement incapable. Elle le regardait de ses grands yeux bleus et apeurés et…Il l’a prit en pitié. Lui qui pensait avoir un cœur de pierre se trompait. Elle avait les mêmes yeux qu’Alice. Il lui laissa donc la vie sauve. C’est à ce moment précis qu’il décida de ne plus jamais tuer de sylphide. Après tout, il venait de gâcher la vie de cet enfant !
LE PENDENTIF
Il voulait protéger cette enfant. Et en même temps, il avait appris à enquêter, au fil de ces années. Il savait désormais pourquoi l’Organisation en voulait aux Sylphes. Une prophétie disait que c’était ces derniers qui viendraient à bout d’elle. Et tout le monde savait que l’Organisation avait horreur de se sentir oppressée. Mais ce n’était pas n’importe quels sylphes. C’était ceux qui pouvaient invoquer l’Esprit du Vent. Et…N’était-ce pas l’une d’entre eux qui se tenait en face de Ryu ? Peut être faisait-elle parti de la prophétie ? Peut-être pourrait-elle venir à bout de ceux qui tiraient les ficelles dans l’ombre ?
Ryu était quelqu’un de rusé, et de manipulateur. Inutile de vous dire qu’il sut aussitôt qu’il fallait se mettre cette enfant dans la poche. Il tendit la main, voulut toucher l’épaule de la gamine, mais à peine l’effleura t-il qu’une douleur lancinante traversa son bras. Comme si la capsule s’ouvrait ! Aussitôt, il prit la fuite. Mieux valait qu’il se rende à l’Organisation, et vite ! Tant pis pour l’enfant !
L’ANNONCE
En fait, ce n’était pas la capsule qui s’ouvrait. D’ailleurs, l’Organisation n’avait rien à voir là dedans. Ce n’est qu’à mi-chemin qu’il comprit. Lorsqu’il arriva chez lui, il découvrit Alice, ainsi qu’Amshel, morts. Nathan, grièvement blessé, avait survécu. Quant à Karl, et bien…Light ne savait tout simplement pas où il avait pu se volatiliser. Au fond, c’était sans doute mieux ainsi. Il commençait à lui poser des problèmes, de toute manière. Il fouinait un peu trop dans sa vie, depuis quelques temps.
Light du aider quelques semaines Nathan à se remettre sur pieds. Quelques semaines où ils n’eurent, ni l’un ni l’autre, aucune nouvelle de Karl. Tant et si bien qu’ils finirent par le croire mort. Puis Light annonça qu’il préférait déménager. Il loua donc un appartement luxueux à New York. Il y resta plusieurs semaines à réfléchir, sans se rendre au travail. Car oui, le goût de l’enquête était devenu si fort que depuis 1879, Light était devenu Détective. Tout d’abord privé et solitaire, et depuis quelques années, il avait droit à sa propre brigade.
L’ÉDUCATION
Ce n’est que lorsqu’il revint au travail qu’on lui expliqua que des gens se faisaient mystérieusement volés. Certains prétendaient même qu’il s’agissait d’une enfant. Light est une personne très perspicace, et il n’eût aucun mal à déduire qu’il s’agissait de sa petite sylphe. Il veilla donc sur elle dans l’ombre. Malheureusement, on ne peut pas toujours se faire tout petit, et si l’histoire commençait à prendre la poussière, et qu’on oubliait la gamine voleuse, cette idiote décida de faire remonter le dossier. Ce qu’elle commit ? Elle déroba son portefeuille à un riche homme d’affaire, qui vint à Light pour qu’il règle cette affaire. Bien. Ryu n’avait plus le choix, désormais. Sa petite sylphe allait décidément bel et bien lui être utile.
Elle avait douze ans. Il le savait. Lorsqu’elle tenta de lui faire les poches dans une petite rue, il fut surpris qu’elle ne le reconnaisse pas et qu’elle s’en prenne à lui. Visiblement, elle avait tout oublié. Biiien. Ca allait lui faciliter grandement la tâche. Il la prit sous son aile, décidant de lui enseigner tout ce qu’il savait. D’ailleurs, il dut lui donner le goût du mystère à résoudre, car bientôt, elle lui demanda de rejoindre les rangs de sa cellule d’enquête.
LES PRÉSENTATIONS
Light dut évidemment la présenter. Tous la connaissaient de par son « casier ». Elle avait déjà un certain nombre d’infractions à son actif. Alors évidemment, ils étaient assez suspicieux. Et si elle se mettait à les voler eux ? Pourtant, Light affirma qu’il veillerait à ce qu’elle se conduise correctement, et que si vol il y avait, et bien il rembourserait. Finalement, s’ils s’étaient montrés contre cette proposition, les membres de son équipe durent l’accepter.
L’ENQUÊTE
Quelques années passèrent. Sanghiras était désormais dans son élément, à la cellule d’enquêtes. On avait confiance en elle, autant qu’en Light. Il faut dire que le jeune homme l’avait changé, et en bien. Il était très fier de ce qu’il avait réussi à faire d’elle. Tout du moins, c’est ce qu’on pouvait croire à l’extérieur. A l’intérieur, c’était un Light presque jubilant de joie à l’idée de voir l’Organisation s’écrouler qui tentait de se contenir.
La jeune Sylphide se montrait aussi douée dans la résolution d’enquêtes que son «père adoptif ». Ce dernier, tout en travaillant, gardait un œil sur la race de la demoiselle. Tant et si bien qu’un jour, il eut vent de nombreux meurtres sanguinolents sur ces derniers. Qui donc s’amusait à tuer les sylphes. Lorsqu’il eut les rapprots d’autopsie dans les mains, il ne tarda pas à reconnaître cette méthode. La tête décapitée avec précision. « Objet tranchant et précis. N’a pas pu être fait avec une scie. » Oh non, ce n’était pas une scie. C’était plutôt une griffe. Et cette signature appartenait uniquement à ceux qui se l’étaient fait greffer. Hors, il n’existait qu’un clan minime qui possédait cette capacité : celui de Light. Nathan n’était pas du genre à faire la guerre. Il aurait préféré mourir que de tuer. Mais alors, c’était sans doute…Karl. Cette ordure était toujours en vie ! Un nom sauta aux yeux de Light. Celui de la femme que quelques années plus tôt il avait tué. Cette femme dont il élevait la fille. On avait tué son frère. Et on recherchait activement sa fille. Instinctivement, Ryu pensa à Sanghiras. Etait-elle en danger ? Elle, si souriante avec ses collègues à l’instant même. N’était-il pas risqué de la faire enquêter ? Ou bien…Ou bien n’était-ce pas là une occasion à saisir ? Il fallait la révolter contre l’Organisation, afin qu’elle les tue. Jamais Karl ne mettrait la main sur elle !
C’est ainsi que débuta l’Enquête. S’il en avait su la fin, Light aurait-il agi d’une autre manière ?
« MORT » DE SANGHIRAS
Une nuit, alors que Light avait demandé à tous ses employés de rester travailler la nuit. Il s’aperçut trop tard de l’embuscade que Karl lui tendait. Il les prit par surprise, et les tua sans pitié, un à un. Lorsque ce fut le tour de Ryu, la bataille fut féroce. Chacun se battait pour sa survie, car les deux vampires savaient que si l’un d’eux baissait sa garde, l’autre n’hésiterait pas à le tuer. Ce fut finalement Karl qui l’emporta. Il enfonça un énorme pieu dans le cœur de Light, et attendit plusieurs minutes avant de lui enlever. Il croyait avoir bien visé. Pourtant, il avait raté sa cible. Néanmoins, c’était suffisant pour rendre notre vampire faible. C’est agonisant qu’il vit sa précieuse « arme », Sanghiras, accourir vers lui. Il n’eut le temps de rien, il sombrait dans de sombres abysses.
A son réveil, il découvrit le bracelet dont il lui avait fait cadeau quelques années plus tôt au sol. Elle ne s’en séparait jamais. Du sang le recouvrait. Celui de sa protégée. Il crût qu’elle était morte, et s’en voulut énormément. Il n’avait pas été capable de la protéger, et désormais, il n’avait plus rien sous la main pour vaincre l’Organisation. Il retourna donc chez lui.
VIE APRES LA MORT
Il vivait un peu en déphasé. Il avait d’abord perdu Alice, puis maintenant c’était au tour de Sanghi. Passant le plus clair de son temps sur le canapé, il ne quittait plus son appartement. C’était Nathan qui devait régulièrement lui apporter de quoi se nourrir. Sans doute son « frère » se sentait-il redevable de cette époque où il l’avait aidé. Puis, n’ayant plus rien contre l’Organisation, Light dut reprendre le travail qu’ils lui demandaient. S’il s’était fait rare dans la chasse aux sylphides, il s’y remit lentement. A chaque nouvel être tué, il avait l’impression de tuer un fragment de Sanghiras. C’était douloureux. Mais il fallait exorciser la douleur.
Un nouveau rapport vient de tomber sur la pile des dossiers de Light. C’est un mystérieux homme qui vient de le déposer. Il reconnaîtrait ce look entre milles. L’Organisation. Il le feuillette, sans vraiment y prêter attention. Il veut juste savoir sa nouvelle destination. Sekuen Seruki, une école. Pas de soucis. Il quitte son fauteuil. Quand reviendra t-il ? Nul ne le sait.
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FEAT : Light Ryu.