© Kine in aqua

Ben en toute honnêteté... Plutôt pas mal ! J'aime bien mon visage. Mes traits fins. Mes yeux bleus. J'ai teint mes cheveux en roses, quand j'étais au collège. Je trouve qu'ils me vont bien. C'est un peu ma marque de fabrique, maintenant. Je ne pourrais pas m'imaginer avec une autre couleur de cheveux. C'est cool, les cheveux roses. C'est provocant, j'aime cet aspect de mon apparence. Ils sont fins, me tombent sur les yeux. La longueur varie selon les moments, je les aime bien courts, mais je les laisse pousser jusqu'en dessous de mes épaules, parfois. Au gré de mes envies. Le rose change, lui aussi. Enfin, je reste plutôt sur du rose pâle, bonbon. Pas de ce sale rose barbie, ni du rouge ou du violet ! Juste du rose.
Sinon, je suis pas très grand. Dans la moyenne, je dirais. Plutôt fin. ce n'est pas que je sois anorexique ou quoi que ce soit ! Mais j'aime bien prendre soin de moi et faire attention à mon corps. J'ai de grandes mains. Un peu trop grandes pour mon corps en fait. elles me plaisent bien, ces mains. Je les sais puissantes, et quand même précises, capables de rouler de façon parfaite une cigarette. Ah oui, je fume. Pas mal. En même temps, le futur, et tout ça, je m'en fou. Ma vie, elle est là, au présent. Pourquoi je devrais m'inquiéter d'un hypothétique cancer dans 40 ans, alors qu'aujourd'hui, je peux m'amuser comme je veux ? Je suis jeune, autant en profiter.

H i s t o i r e

J'ai toujours été un garçon banal. Mes parents vont bien, même si je ne les vois plus très souvent on est encore en contact... Pas grand chose de spécial dans ma vie. Ça m'a toujours écoeuré. De n'être rien. Rien qu'un gamin de base, qui n'a rien de plus que les autres, alors qu'il y a de telles créatures dans notre monde ! J'aurais aimé être un loup-garou, un vampire ou un dyclo', et pouvoir faire toutes ces choses extraordinaires que ma condition d'humain m'interdit. C'est la puissance, elle m'attire. Je la voudrais mienne. C'est peut-être le sort, ou dieu qui s'est bien moqué de moi, mais je suis incapable de changer de condition. Je suis né ainsi, protégé des morsures des vampires et des autres créatures ; jamais je ne me transformerais. Enfant, j'ai bien essayé d'apprendre des trucs de mage, mais ça n'a jamais marché. Je suis condamné à être un homme. C'est comme ça. Peut-être est-ce pour ça, les cheveux roses ; pour me distinguer. Mais c'est tout, je ne peux pas faire plus, mon stupide corps reste ce qu'il est : un corps humain. Mes parents n'ont jamais vraiment comprit cette envie que j'avais, il prenaient ça pour un jeu de gamin, mais ça a toujours été plus. Ou alors je n'ai jamais grandit, je suis toujours le gamin, qui sait ?
Quand j'étais au collège, il y avait cette fille. C'était une vampire, je l'ai vite deviné. Elle était si belle, si forte, si mystérieuse... J'étais attiré par elle, je ne parvenais pas à penser à autre chose qu'à elle. Si forte, si puissante ! Dès que j'ai comprit je l'ai aimée. Cette fille, elle n'avait aucun intérêt pour moi. Je l'agaçait plus qu'autre chose. Enfin, j'ai réussit à m'en rapprocher. Un peu. Je lui donnait mon sang. Oui, régulièrement, plusieurs fois par jour, elle buvait mon sang, et jamais je ne me suis transformé en vampire comme elle. Ça l'étonnait, et en même temps l'arrangeait : ainsi, elle pouvait me garder comme victime consentante autant de temps qu'elle le souhaitait, et continuer à vivre sa vie sans qu'on ne surprenne sa véritable nature. Je sais qu'elle aimait mon sang, et moi je l'aimais tendrement. Mes parents ne parvenaient pas à comprendre pourquoi ma santé était devenue si soudainement si fragile, pourquoi je m'effondrais régulièrement d'épuisement. Les médecins ont diagnostiqué une anémie, mais j'ai toujours refusé de prendre les traitements. Je connaissais bien le problème, et je ne voulais pas que mon sang soit souillé par la médecine humaine ; je savais qu'elle n'aimerait pas ça. Et elle savait s'arrêter à temps pour m'épargner, je ne m’inquiétais pas de ça. Non, j'étais fou amoureux de cette fille, et ma vie ne tournait qu'autour d'elle.
Et puis, elle est partie. Un jour comme ça, sans rien me dire. Elle était au centre de ma vie, et m'abandonnait ainsi ? Je l'ai cherchée. Longtemps. J'étais persuadé qu'il lui était arrivé quelque chose. Un chasseur de vampire, un problème familial... Je voulais la sauver, quel que soit la chose qui s'en prenait à elle. J'ai finit par retrouver une trace, en fouillant ses affaires, un simple numéro, que j'ai associé à un train, et puis des caméras de surveillance d'une gare, qui l'avaient filmée... et puis plus rien. C'est le hasard qui m'a donné la réponse : un reportage tout à fait anodin sur New York me l'a montrée ; elle était en arrière plan, toujours aussi belle, entrain d'embrasser goulûment un inconnu. Je l'ai tout de suite reconnue. C'était elle. Elle m'avait abandonné. La petite voie que j'avais fait taire depuis tant d'année était là, et me disait : "Tu vois, je te l'avais bien dit. Elle ne t'a jamais aimé. " Je suis partit de chez moi. Je ne voulais pas poursuivre ma vie dans un endroit si plein d'elle, ou chaque objet me rappelait son corps, sa chaleur, sa force et sa beauté. Mes parents étaient plutôt contents que je reprenne une scolarité normale, même si c'était en pension, loin de chez eux ; j'avais tout abandonné, quand j'étais avec elle. Et puis, mes différents lycée m'avaient renvoyés plusieurs fois : la drogue. Ce n'était pas grand chose, mais assez pour qu'on ne veuille plus de moi ; avec mes cheveux roses, je ternissait l'image des établissements, et je n'étais ni bon élève, ni calme en classe. Tous ces évènements ont fait que je suis parti, loin de ma ville.
J'avais fait mon choix. Un choix dont mes parents n'avaient pas comprit les implications. Ils ne savaient pas que le lycée où j'allais ensuite aller, sous son apparente bonne réputation, était réservé au vampires. C'était Dark Academy. Mon obsession pour les vampires n'avait fait que grandir. Et mon sang me semblait bouillir dans mes veines, trop fort, trop puissant. Je préférais la vision éthérée des choses que j'avais quand elle était là, la fatigue, la souffrance, à ce corps soudain en trop bonne santé quand elle me manquait. Seules mes quelques drogues de lycéen pouvaient me faire oublier ma situation. Je pensais qu'à cette académie, je pourrais réussir à l'oublier en trouvant quelqu'un d'autre. J'avais tord. Là-bas, ils m'étaient tous hostiles, moi petit homme au franc parlé qui les provoquait tout le temps. Et quand la directrice m'a rencontrée, au bout de quelques mois, elle a tout de suite comprit, à mon odeur, que je n'étais pas un vampire. Elle m'a viré. Ce n'étais pas un lieu pour moi, je voulais me faire tuer ou quoi ? Oui. C'était ça. Je voulais l'oublier, elle. Mais je n'y parvenais pas. Enfin, là-bas, j'ai tout de même fait une rencontre. Un vampire. Si classe, distingué, si beau. Il m'a impressionné. Quand il a quitté l'Academie, à peu près en même temps que moi, je l'ai suivi. Je suis ainsi arrivé à Sekuen Seruki, plusieurs mois après lui, le temps de réussit à entrer dans l'école.
Ce vampire était Zéphyr Valaëm.

C o d e

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