Le soleil brillait dans le ciel bleu. Sa lumière se reflétait par la fenêtre de la chambre, éclairant toute la pièce. Billie, à son bureau, mordillait son stylo. Le jeune garçon composait une nouvelle mélodie. Depuis qu'il avait découvert la salle de musique, il y passait tout son temps. Le piano ne cessait de l'obnubiler. Il se rappelait toujours avec nostalgie la première fois que ses doigts avaient caressé un piano. A l'époque, il n'y avait aucun doigté là dessous. Ce n'était qu'un simple jeu, visant à faire hurler le monstre noir. Au fur et à mesure que Billie s'était amusé avec ce monstre tonitruant, il avait remarqué que certaines "dents", comme il appelait les touches à l'époque, faisaient émettre des sons plus graves que d'autres. Un jour, sa mère, lassée qu'il torture ainsi son pauvre instrument, lui avait dit froidement :

- Si tu comptes t'amuser encore longtemps avec le piano, essaies de jouer quelque chose de juste et mélodieux.

C'est ainsi qu'une amitié nouvelle était née entre le jeune garçon et l'instrument. Chaque jour, après l'école, ils se retrouvaient. Petit à petit, les fausses notes se transformèrent en notes justes, et Billie se mit à composer des morceaux entiers, d'une beauté nouvelle, inconnue. Il ne savait pas lire une partition, il ne jouait que ces propres morceaux. Mais il parvenait à reconnaitre une note parmi tant d'autres, et mieux encore, il suffisait qu'il regarde ne serait-ce qu'une fois quelqu'un jouer pour pouvoir ensuite reprendre sa mélodie.

Billie sortit de sa rêverie. Tout cela n'avançait pas. Il se retrouvait encore et toujours devant cette feuille blanche, essayant de trouver de nouvelles paroles à chanson. Peut être devait-il abandonner quelques temps, aller se détendre et revenir ? Une balade ferait peut être naître l'inspiration. Sur sa chaise, le jeune homme s'étira, lâchant un petit bâillement. Puis il jeta un regard vers la fenêtre. Il faisait sans doute frais dehors. Tant pis. Il se baladerait dans l'école. Il sortit de la chambre, avant de revenir sur ses pas et d'embarquer feuille et stylo. Prenant au hasard les couloirs, il espérait trouver un endroit qui lui ferait venir l'inspiration. Combien d'escaliers il monta ? Il n'en avait aucune idée. Dans combien de couloirs il tourna ? Ca aussi il n'en avait aucune idée. En tout cas, il tomba sur cette vieille échelle de bois. Son regard se posa sur la trappe dans le plafond. Que pouvait-il y avoir là haut ? Il haussa les épaules, fourra sa feuille soigneusement pliée dans la poche de sa veste et bloqua son stylo contre sa mâchoire. Puis il se mit à monter les échelons, avant de pousser la trappe. C'était lourd, mais il y parvint enfin. Sa tête sortit par l'entrebaillure, et il put découvrir une pièce poussiéreuse, éclairée seulement par de fins rayons de soleils. Billie écarta une toile d'araignée du revers de la main, et referma la trappe. Ses pieds firent grincer le vieux plancher. Combien d'heures Billie resta là, à rêvasser tout en parcourant le lieu ? Impossible à dire. Mais cela fut payant. L'inspiration lui vint quand il eut dépoussiéré une vitre. Il se mit à fredonner tout d'abord. Puis les paroles lui vinrent instinctivement. C'était toujours comme ça chez Billie Sunshine. Il se mit à chanter, pour voir comment cela sonnait. Conscient que le texte était parfait, il s'empressa de le gribouiller sur la feuille, et le relut. Oui, c'était cela ! Exactement ce qu'il cherchait depuis le matin même ! C'était magnifique ! De joie, Sunshine rangea son papier et se mit à chanter à nouveau sa chanson, mais plus fort cette fois ci, car il était sûr. Sa voix, douce et féminine, se répandit plus loin qu'il ne l'imaginait.

- Le jour se termine alors que je cherche sur quoi je peux passer mes nerfs
Le ciel est devenu gris, et je ne vois rien devant moi.
Ceux qui feignent le sens commun rient, quel sera le prochain mensonge ?
Est-ce ainsi qu'ils embellissent ce qu'ils ont obtenu ?
Mais je dois continuer de progresser vers demain,
C'est pour ça que je continuerai de chanter ainsi.
C'est toi qui pleures, toi qui te sens seule.
Tu as raison, tu es juste un être humain.
Voilà ce que te disent tes larmes qui tombent :
Merci de nous avoir faites si belles, nous qui sommes bien réelles.
J'ai des rêves que je voudrais réaliser, et des rêves impossibles,
Et cela constitue en soi un rêve, un zqpoie permettant aux gens de vivre.
Il y a une porte qui t'attend là-bas,
Alors tends ta main.
Cette chanson est pour que toi, abattue, puisses retrouver la force et
La confiance de te battre. Voilà ce que te disent tes larmes qui tombent :
Merci pour le miracle que tu nous as donné dans un monde si sale et si laid.

Sa chanson terminée, Billie rouvre les yeux, qu'il avait gardé fermé tout le long de sa prestation. Une tête sort du plancher, là où la trappe se trouve. Tiens, de la visite ? Le jeune garçon a un mouvement de recul, avant de reprendre son air sûr de lui.

- Je ne savais pas que j'avais un public.

De son petit rire cristallin et féminin, Billie rit. La jeune fille face à lui a les cheveux sombres. De là où il est, il la voit mal. Mais elle semble d'une grande beauté.

Kouryuu n'est plus dans la chambre et je ne veut pas aller le retrouver à a salle d'entrainement ou il m'a dit qu'il était. Enfin il était peut-être parti depuis le temps. Je soupirais et enfonçais un écouteur dans mon oreille. La musique se mis à jouer et mes pas prirent le même rythme qu'elle. Je devais sembler bizarre à moitié en train de danser, à moitié en train de chanter dans un couloir sans savoir où j'allais. Ba de toute façon j'avais toujours l'air bizarre. L'écouteur qui n'était pas dans mon oreille se balançait au bout de son fil et venait frapper doucement contre ma jambe. Le rythme de la musique me détendait, non pas que je soit spécialement stressée mais là pour le coup j'était vraiment super détendue. J'en avait marre de marcher dans ce couloir sombre et avais envie de me poser quelque part. Mais où pourrais je être tranquille? Un escaliers en colimaçon se dressait au fond du couloir et sans réfléchir plus avant je me mis à monter les marches grises et froides. J'enlevais mon écouteur et rangeais mon baladeur dans la poche de mon sweat. J'aimais bien ce sweat je me rappelle que je l'avais eu à une fête foraine. J'étais avec, comment s'appelait-il Max? Quelque chose dans le genre. Ce sweat était trois fois trop grand pour moi et le resterait de toute façon puisque je ne grandirais jamais. Cette pensée fit monter en moi une vague de nostalgie. Je me rappelais avec une exactitude effrayante la façon dont tout les mois mon père nous mesurais pour voir de combien de centimètre nous avions grandit. Il nous plaçait contre le chambranle de la porte d'entrée et nous mettait un livre sur la tête pour ensuite tracer un trait bien droit et mesurer.

-Et bien tu a encore poussé Myu! Bientôt tu dépassera les arbres!

Son ton était toujours joyeux et nous rions tous ensemble parce que nous savions que c'était impossible. Ce souvenir me fit monter les larmes aux yeux. Et dire que j'avais dus partir et qu'entre temps il était ... J’accélérais. Espérant peut-être quand montant les marches plus vite je ferrais disparaître la douleur et le chagrin. Je continuais ainsi jusqu'à me retrouver devant une échelle. Une trappe se trouvait juste au dessus. Mais j'entendais quelque chose. Il y a quelqu'un là haut qui est en train de chanter.

-Le jour se termine alors que je cherche sur quoi je peux passer mes nerfs
Le ciel est devenu gris, et je ne vois rien devant moi.
Ceux qui feignent le sens commun rient, quel sera le prochain mensonge ?
Est-ce ainsi qu'ils embellissent ce qu'ils ont obtenu ? 
Mais je dois continuer de progresser vers demain,
C'est pour ça que je continuerai de chanter ainsi.
C'est toi qui pleures, toi qui te sens seule.
Tu as raison, tu es juste un être humain. 
Voilà ce que te disent tes larmes qui tombent :
Merci de nous avoir faites si belles, nous qui sommes bien réelles.
J'ai des rêves que je voudrais réaliser, et des rêves impossibles,
Et cela constitue en soi un rêve, un zqpoie permettant aux gens de vivre.
Il y a une porte qui t'attend là-bas,
Alors tends ta main.
Cette chanson est pour que toi, abattue, puisses retrouver la force et
La confiance de te battre. Voilà ce que te disent tes larmes qui tombent :
Merci pour le miracle que tu nous as donné dans un monde si sale et si laid.

Je montais l'échelle et poussais la trappe pour voir qui avait chanter une chanson qui exprimait aussi bien mes sentiments sur le moment.

-Tiens j'ai du public. Dit la voix féminine qui avait quelques instants plus tôt chanter.

Une fille se tenait devant une fenêtre pleine de poussière et me fixais avec un sourire. Quelque chose dans sa voix me dérangeais mais je ne dit rien. Pas envie de le vexer.

-Je ne sais pas si une personne peut être considérer comme un public. Mais si il le faut je mettrais l'ambiance. Dis je en commençant à applaudir comme si j'étais réellement à un concert.

Billie s'avança un peu plus pour mieux discerner son interlocutrice. Elle semblait très jolie. Son visage aux traits fins et féminins était agréable à regarder. Sous sa frange sombre brillaient deux yeux d'un bleu intense. On aurait dit deux étoiles logées sur un visage. Billie ne put s'empêcher un sourire. Comme elle était belle. Il passa une mèche blanche derrière son oreille et s'avança. Il était assez timide autrefois lors de ses premiers dialogues avec des inconnus, mais maintenant, il était habitué. Il craignait juste qu'on le rejette à nouveau, le laissant à nouveau seul avec lui même. C'était à ce jour sa plus grande crainte.

-J'avais espéré un peu plus de peps de la part de mon public.

Il fit un grand sourire naïf et vint aider la jeune fille à quitter son échelle. Une fois debout côtes à côtes, il put constater qu'elle le dépassait amplement. Une fois de plus. Billie était toujours plus petit que les autres. Le Billie aurait pu être gêné par sa taille, mais la Billie préférait être petite. Cela la rendait plus mignonne, plus frêle. Et les gens avaient tendance à ne vouloir que du bien aux filles frêles. Aux garçons frêles, par contre... Billie tourna le dos à son interlocutrice et chercha des yeux un rayon de soleil filtrant le parquet. Une fois trouvé, il alla s'installer à même le plancher poussiéreux, et plissa consciencieusement sa jupe. Une fois ce travail effectué, il leva les yeux vers la jeune fille, qui se trouvait toujours au même endroit, et tapota le sol près de lui en souriant.

- Tu peux venir t'assoir si tu veux, je ne mords pas.

Il voulait se faire de cette nouvelle connaissance une amie, car la solitude pesait trop sur ses épaules. Malgré les humiliations qu'il avait longtemps connu et subi, il voulait à nouveau redécouvrir le plaisir d'être accompagné. Plus jamais seul. La solitude l'écoeurait. Il la trouvait trop lourde. Il avait besoin de contact. Il ne voulait plus composer de textes mélancoliques, bien qu'il aima tout de même ces derniers. Seul, il restait en proie à d'horribles pensées qu'il voulait oublier. Il le devait. alors il regardait la demoiselle face à lui, espérant que tout irait pour le mieux et qu'ils deviendraient de très bonnes amies. Son sourire toujours aux lèvres, il attendait. Pourvu qu'elle soit gentille.

-J'avais espéré un peu plus de peps de la part de mon public. dit la fille avec un petit sourire.

Elle se leva et vint m'aider à finir de monter l'échelle. Je n'avais pas vraiment besoin d'aide mais remarque au moins elle était gentille. Polie tout d moins. Elle était vraiment petite mais bon personne n'est parfait. Moi aussi j'étais petite avant de me transformer. Elle me tourna le dos et alla s'asseoir sur le sol. Elle plissa sa jupe et tapota le sol à mon attention.

- Tu peux venir t'assoir si tu veux, je ne mords pas. dit-elle souriante.

J'eu un petit rire et vint m'asseoir à mon tour mais en face d'elle. Décidément quelque chose dans sa voix me dérangeais. Je n'aurais pas su dire quoi exactement mais il y avait quelque chose. Je la dévisageais, bien que ce ne soit pas polie du tout. Elle était plutôt jolie et ses cheveux était longs et encadraient son visage. Un rayon de soleil l'illuminait et rendait la scène un rien irréelle.

-Toi tu ne mords pas mais moi si. dis je avec un sourire en coin. Moi c'est Mayumi.

La jeune fille semblait tout à fait à l'aise. Elle s'approcha sans hésiter de Billie. Ce n'était pas vraiment surprenant. Qui aurait eu peur d'une frêle fillette maigrichonne ? Pas grand monde, sauf peut être...En fait non, personne. La fille, élancée, rejoignit le jeune homme, il put voir qu'elle le dévisageait. Se doutait-elle de quelque chose ? Pas forcément. Tout dépendait de ce qu'elle était vraiment. Ah, quand bien même ce serait une créature à l'ouïe fine, pouvait-elle entendre ou voir quelque chose dans ce cors si féminin, dont la voix était celle d'une gamine de quatorze ans ? Peut être bien. Billie n'était pas sûr qu'on ne découvrirait pas rapidement qui il était. Et alors ? Que devait-il faire ? Se couper les cheveux ? Arrêter de mettre des jupes ? Non, ça n'arrangerait rien. Tout chez lui faisait penser à une fille. Il ne se forçait même pas à modifier sa voix, elle avait toujours été telle quelle. Et pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé, avant, il y a fort longtemps.

-Toi tu ne mords pas mais moi si.

Sourire complice des deux jeunes. Billie était content. Il passa une mèche blanche derrière son oreille, encore une fois. Même ses gestes étaient ceux d'une fille. Il n'avait pas eu à les apprendre, ils étaient naturels pour lui. Ca aurait pu sembler bizarre, mais tout lui paraissait évident. Il se serait sans doute plus creusé la tête à savoir comment se comportait un garçon qu'une fille.

- Moi c'est Mayumi.

La phrase de son interlocutrice, qui apparemment s'appelait Mayumi, lui avait fait relevé la tête. Billie prit une mine pensive, analysant les deux informations que la jeune femme venait de lui donner. De un, elle mordait. C'était donc un vampire, ou un mélangeur. Ensuite, elle lui avait dit qu'elle s'appelait Mayumi. Il fit un sourire très doux, très pacifiste, et à la fois très féminin d'ailleurs. Sur un visage à la coupe carrée ou plus courte, ça n'aurait pas empêché le fait qu'on aurait dit une fille.

- Mayumi hein ? C'est vraiment joli ! Gazouilla le jeune homme, ravi.

Rien que son comportement était celui d'une vraie demoiselle. Il pouvait bavarder de garçons et de potins des heures durant. Rien d'un homme viril. Il ne s'en souciait d'ailleurs pas. Il tendit la main, souriant.

- Moi c'est Billie.

- Mayumi hein ? C'est vraiment joli !

Sa voix avait décidément quelque chose de, non pas dérangeant, mais plutôt dissonant. Je lui souris et allait lui demander son nom quand elle me donna la réponse à la cette question que je n'avais pas posé.

- Moi c'est Billie. dit la jeune fille en me tendant la main.

Je lui serrais la main en souriant. Je voulais me faire une amie de cette fille et elle me semblait être quelqu'un de sympathique. J'avais envie de savoir pourquoi elle chantait cette chanson si triste et comment elle arrivait à décrire aussi bien mes sentiments. Je me demandais un instant ce qui avait lui arriver pour qu'elle soit triste à ce point mais n'osais pas lui poser la question. Ba qu'est ce que j'avais à perdre? Rien. D'ailleurs ça fait longtemps que je n'ai plus rien à perdre.

-Pourquoi tu chantais une chanson aussi triste quand je suis arriver? demandais je enfin en lâchant sa main.

(désolé c'est cours mais je manque d'inspi :/ )

La poignée de main des deux adolescents fut chaleureuse. La jeune fille semblait vraiment vouloir se faire une amie de Billie. Parfait, il n'espérait que ça, se faire des amis ! Après tout, c'est bien pour tourner le dos à un passé douloureux qu'il était là ! Ce qu'il n'avait pas eu le droit d'avoir avant, il le voulait maintenant. Des amis qui en apprenant qui il était ne le rejetteraient pas. Ici, on était habitué à avoir des êtres différents. Alors peut être que la révélation de son secret ne choquerait personne. Tout du moins, peut être que les autres resteraient indifférents, lui diraient en souriant "ce n'est pas grave, tu restes toi". Il verrait bien leur réaction. Car une fois que quelqu'un le comprendrait, nul doute que la vérité sur Billie se répandrait plus vite qu'une bonne vieille épidémie.

-Pourquoi tu chantais une chanson aussi triste quand je suis arriver? demanda l'autre en lâchant sa main.

Billie chercha du réconfort dans les caresses du soleil. Etant un ange, elle aimait plus que tout l'astre. Pas comme les démons ou les vampires, qui passaient le plus clair de leur temps à haïr ce doux confident. Billie retint un soupir. Se tournant à nouveau vers Mayumi, il la gratifia d'un sourire exquis. Son aura était brillante. Il n'était pas un ange pour rien.

- Mon passé n'est pas...Très joyeux. Il y a eu des hauts et des bas. En fait il y a surtout eu des bas. Et le fait d'apprendre que je suis un ange n'a pas aidé ma vie. C'est pour ça que je suis ici. Pour me reconstruire. Avant de partir de chez moi, j'ai vu...

Le jeune garçon dut marquer une pause. Il était toujours difficile de parler de son père, car il revoyait leur dernier entretien. Il ne pourrait jamais effacer de sa mémoire le regard larmoyant de l'homme qui avait toujours voulu qu'il soit plus masculin. Il se rappellerait toujours ces mots qu'il lui avait dit, l'étreinte qu'ils avaient échangé...Avant que Billie ne se volatilise à jamais de la vie de ses parents. L'ange dut se reprendre, inspira un bon coup et poursuivit.

- J'ai vu mon père pleurer. Et...C'est la première fois. Il n'a jamais été très fier de moi. Mais quand il a appris ce que j'étais, il a semblé tout me pardonner. Et moi qui croyais que je lui faisais honte, j'ai découvert qu'en fait...J'étais sa plus grande fierté.

Billie fondit en larmes. C'était un garçon très sensible. On le raillait souvent à l'école pour cela. Au collège, il avait commencé à moins pleurer, et au lycée, il s'était battu pour retenir ses larmes. Oui, Billie allait mieux à présent. Il essuya les larmes qui roulaient le long de ses joues d'un revers de la manche et ajouta d'une voix éraillée.

- Excuses moi.

Il adressa un faible sourire à sa camarade et secoua la tête, comme pour remettre ses idées en place. Ce n'était certainement pas en racontant des anecdotes tristes de sa vie qu'il allait se faire de Mayumi sa nouvelle amie.

- Tu peux oublier ce que j'ai dis s'il te plait ? Je ne voudrais pas que tu te rappelles de moi comme d'une personne qui pleure pour pas grand chose.

Une fois de plus, il n'insinuait nullement être une fille ou un garçon. Il n'avait jamais réellement su dans quelle case se placer. On aurait du inventer un nouveau sexe pour les personnes comme lui. C'était cruel de le dire homme alors qu'il ressemblait à une femme, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Mais c'était un mensonge de dire qu'il était une femme. Il n'était rien. Ni l'un ni l'autre. Juste Billie. Et c'est ce qu'il dirait à tous ceux qui lui demanderaient ce qu'il était vraiment.

La jeune fille en face de moi arqua une pause. Elle regarda un peu le soleil et repris la parole avec un air triste et nostalgique.

- Mon passé n'est pas...Très joyeux. Il y a eu des hauts et des bas. En fait il y a surtout eu des bas. Et le fait d'apprendre que je suis un ange n'a pas aidé ma vie. C'est pour ça que je suis ici. Pour me reconstruire. Avant de partir de chez moi, j'ai vu...

Elle sembla hésiter. Je sentais qu'elle n'avait pas vraiment envie d'en parler mais je ne l'interrompis pas. Moi aussi j'avais des histoires plutôt noires dans mon passé et sans doute autrement plus noires qu'elle. Billie repris la parole et sa voix au fur et à mesure qu'elle parlait se remplissait de larmes et de sanglots.

- J'ai vu mon père pleurer. Et...C'est la première fois. Il n'a jamais été très fier de moi. Mais quand il a appris ce que j'étais, il a semblé tout me pardonner. Et moi qui croyais que je lui faisais honte, j'ai découvert qu'en fait...J'étais sa plus grande fierté.

Billie fondit en larmes. Je fus tellement surprise que je me figeais immédiatement. Je n'avais jamais vu quelqu'un fondre en larme comme ça. En général les gens essayaient de retenir leurs larmes et leurs sanglots et donnaient le change en souriant un peu. Mais Billie, elle, fondit en larmes. Simplement. Elle éclata en sanglots et au bout de quelques secondes seulement essuya ses larmes et repris la parole d'une voix pleine de sanglots.

- Excuses moi.

Elle secoua la tête comme pour effacer ce qui venait de se passer. Puis elle me regarda avant de me demander une chose impossible.

- Tu peux oublier ce que j'ai dis s'il te plait ? Je ne voudrais pas que tu te rappelles de moi comme d'une personne qui pleure pour pas grand chose.

-Je ne vais rien oublier du tout. dis je d'une voix ferme mais pas agressive pour autant. Je vais garder ça en mémoire et quand je penserais à toi je penserais à quelqu'un de sensible et non pas quelqu'un qui pleure pour rien. Parce que toi tu pleure pour quelque chose, parce que ... ça te touche. Les gens qui pleurent pour rien ils pleurent parce qu'il n'ont pas eu ce qu'ils voulaient à noël.

Je fus surprise moi même par ce que je venais de dire. Ça m'arrive parfois de me lancer dans des grands discours et dans ces moments là je me sentais vraiment bizarre. Moi une fille de quinze ans en apparence faisait les mêmes discours que moi la fille de vingts ans réellement. Ça fait toujours un drôle d'effet.

Il y eut un bref instant de silence. Au fond de lui, Billie savait qu'il demandait l'impossible. Mais il voulait vraiment faire bonne impression. Il voulait qu'on le voit comme une fille souriante et joyeuse. Ce qu'il était...Partiellement. Il n'y avait qu'un tiers de vérité dans cette phrase. Car il n'était pas perpétuellement souriant et joyeux. Et pour ce qui était de la fille...Bref.

-Je ne vais rien oublier du tout.

Le regard de Billie s'assombrit. Bien sûr. Sa requête était vraiment stupide. Et égoïste qui plus est. Il soupira. Il s'apprêtait à répondre mais Mayumi le devança, poursuivant.

- Je vais garder ça en mémoire et quand je penserais à toi je penserais à quelqu'un de sensible et non pas quelqu'un qui pleure pour rien. Parce que toi tu pleure pour quelque chose, parce que ... ça te touche. Les gens qui pleurent pour rien ils pleurent parce qu'il n'ont pas eu ce qu'ils voulaient à noël.

La tristesse qui assombrissait le regard doré de Billie disparut, comme volatilisée par magie. Il ne put retenir un sourire, dont il gratifia l'autre élève.

- Je te remercie.

Le jeune homme marqua une pose. Il fixa pendant plusieurs minutes sa jupe et le parquet poussiéreux. Un regard perdu dans le vague, comme souvent pour Sunshine. Il redressa la tête.

- Dis Mayumi, tu as dis tout à l'heure que tu mordais. Tu es un vampire ? Désolé, je suis plutôt novice dans ce genre de sujets, et en plus je ne parviens jamais à satisfaire ma curiosité. Si je t'embête dis le.

L'air gêné et les joues rouges, Bille plongeait son regard vers l'un des vieux murs. Il ne parvenait jamais à tarir sa soif de curiosité. Ca n'avait jusqu'alors dérangé personne. Peut être que Mayumi serait la première ?

La jeune fille me regarda et parut un instant soulagée comme si je venais de lui enlever le poids du monde de ses épaules.

-Je te remercie. dit-elle.

Elle sembla perdue dans ses pensées un moment. Comme je l'avais été avant ma transformation. Maintenant j'étais devenue un prédateur et mon esprit était toujours à l’affût. Elle repris presque sans que je m'en rende compte.

- Dis Mayumi, tu as dis tout à l'heure que tu mordais. Tu es un vampire ? Désolé, je suis plutôt novice dans ce genre de sujets, et en plus je ne parviens jamais à satisfaire ma curiosité. Si je t'embête dis le.

Je fronçais les sourcils. Cette fille était vraiment étrange. Elle s'excusait toujours pour tout et pour rien et n'osait jamais poser une question simplement.

-Oui je suis une vampire.

Je laissais cette phrase en suspend. Non pas par théâtralité mais simplement parce que je réfléchissais.

-Pourquoi t'excuses tu à tout bout de champ? Tu sais c'est normal de se poser des questions. dis je avec un sourire encourageant.

Mayumi était donc bel et bien un vampire. Billie ignorait s'il devait être soulagé ou bien apeuré. Il préféra opter pour la solution numéro un. Il n'avait que trop souffert des préjugés. Les vampires n'étaient sans doute pas ses saigneurs tout puissants dont parlaient les vieilles histoires. Et puis, y avait-il un quelconque danger pour un ange ? Fichtre, Billie n'en savait rien. Mais tant pis, il courrait le risque. Après tout, si Mayumi avait décidé de se le réserver comme casse-croûte, elle l'aurait sans doute déjà tué. Sunshine était rassuré. En fait il n'avait jamais été inquiet à bien s'en rendre compte. Il sourit pour faire comprendre que la nature de sa camarade ne le dérangeait pas, mais déjà elle abordait un nouveau sujet.

-Pourquoi t'excuses tu à tout bout de champ? Tu sais c'est normal de se poser des questions.

Billie fit une petite grimace, qui se voulait entre la pitrerie et la gêne. Puis il se clarifia la voix.

- Je sais, c'est que autrefois on m'accusait de n'être jamais à court de questions. Depuis, j'avoue que je fonds en excuse sitôt que j'en pose une.

Petit sourire à l'attention de la vampire. Sans trop savoir pourquoi, Billie avait envie de lui raconter ce qu'il était vraiment. Peut être parce qu'il avait confiance en elle ? Ou alors pour simplement voir la réaction de quelqu'un comme lui ? Ca lui brûlait la langue comme une patate chaude. Non il ne devait rien dire. Il ne s'était jamais fais passer pour une fille après tout, il n'en avait que l'apparence. Il repassa une mèche aussi blanche que la neige derrière son oreille.

- Bien puisque j'ai le droit de poser des questions...Dis moi Mayumi, pour toi, est-ce mal d'être différent des autres ?

Il aurait un brouillon approximatif de la réaction qu'adopterait Mayumi s'il lui avouait qui il était vraiment.

- Je sais, c'est que autrefois on m'accusait de n'être jamais à court de questions. Depuis, j'avoue que je fonds en excuse sitôt que j'en pose une. m'expliqua-t-elle.

Cette explication me fit sourire. Ça me rappelais mon père. Dès que je posais une question il m’ébouriffait les cheveux en riant et me disait "Si je répondais à toutes tes questions il ne te resterait plus rien à découvrir !" Et je riais avec lui. Une fois Stéphie était arriver et avait sauter sur le dos de Papa en riant elle aussi. Elle ne savais pas pourquoi nous rions mais elle rigolait quand même. Billie me tira de ma rêverie en reprenant la parole.

- Bien puisque j'ai le droit de poser des questions...Dis moi Mayumi, pour toi, est-ce mal d'être différent des autres ? demanda-t-elle.

-Non. répliquais je immédiatement. D'ailleurs comment pourrait-on être différent puisque personne n'est pareil ? Et nous encore moins ! dis je en riant. Non être différent c'est bien. C'est même mieux qu'être comme tout le monde. dis je en lui souriant franchement.

Je trouvais un peu bizarre qu'elle pense ça étant donné que moi j'était une vampire et elle quelque être céleste traînant dans notre monde. Bien sur aucun humains n'était semblable à un autre, même les jumeaux sont différents ! Mais nous, créatures étranges et inhumaines nous étions totalement à part ! Nous étions tellement différents que nous devions nous réfugier ici pour avoir la paix. Oui être différent c'est bien mais l'être trop peu attirer des ennuis auprès des personnes qui ne veulent pas comprendre.

La réponse de Mayumi ne se fit pas attendre.

-Non. D'ailleurs comment pourrait-on être différent puisque personne n'est pareil ? Et nous encore moins !

La jeune femme se mit à rire, laissant ce doux son se répandre dans la pièce. Billie ferma un bref instant les yeux pour se laisser imprégner de la joyeuse mélodie. Puis quand Mayumi eut fini, il les rouvrit. Elle poursuivit sa réponse.

- Non être différent c'est bien. C'est même mieux qu'être comme tout le monde.

Tout ceci soulageait énormément Billie. Si tout le monde avait le même avis que Mayumi ici, alors peut être serait-il en sécurité ? Peut être pourrait-il vivre comme il l'avait toujours désiré ? En tout cas, il se devait de remercier sa camarade désormais, et il savait comment. Il fallait lui prouver qu'il avait confiance. Aussi sourit-il chaleureusement et se pencha t-il vers elle, plongeant son regard d'or dans celui, d'un bleu aussi profond et pur que celui de la mer, de Mayumi.

- Je te remercie. Si je t'embête avec mes questions, dis le moi. C'est vrai que je suis très curieux.

Il lui fit un petit clin d'oeil et s'éloigna, reprenant sa première pose. Il venait volontairement d'utiliser un adjectif qui annonçait très clairement qui il était vraiment. Il se sentait soulagé. C'est comme si soudain tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il ne doutait pas que Mayumi fera rapidement le rapport. Mais pour une fois, ça ne l'effrayait pas le moins du monde. Au contraire, il se sentait vraiment bien. Comme si c'était tout à fait naturel d'être complétement rassuré alors qu'on vient d'avouer qui on est vraiment.

Billie sourit et se pencha alors vers moi. Ses yeux dorés vrillèrent les miens et son sourire s'étendit encore. Quand elle repris la parole mis un moment avant de tilter.

- Je te remercie. Si je t'embête avec mes questions, dis le moi. C'est vrai que je suis très curieux.

Je secouais la tête pour lui dire qu'elle n'avait pas à s'excuser mais une chose me surpris soudain. "Curieux" ? Et si cette légère étrangeté dans sa voix c'était ça ? Non voyons Myu tu te fais des films. Elle s'est peut-être simplement trompé et ... je fronçais les sourcils et ce qui sortit ma bouche me fit regretter de ne pas être muette.

-Tu veux dire que tu est un ...

Je fermais les yeux un court instant et me mordis la lèvre. C'était stupide. Elle allait me prendre pour une folle furieuse qui la prenait pour un mec. Youpi ! C'est tout moi ça.

-Oublie ce que je viens de dire. dis je en secouant la tête.

Seigneur ! J'avais à ce moment qu'une envie, me cacher dans un trou de souris. Le problème c'est que je ne rentrerais surement pas. Je soupirais et appuyais mon dos contre une caisse qui trainait derrière moi. Le problème c'est que la chance n'est jamais venu me voir pendant mes vingts ans d'existence ce qui fait que, tandis que je m'appuyais contre cette caisse elle glissa et je retrouvais par terre. Youpi !

Mayumi semblait estomaquer. Ca ne surprit pas plus que ça Billie. Il s'attendait à ce qu'elle est un petit temps de surprise, d'adaptation. Normal quoi. On ne peut pas vous annoncer dans le blanc des yeux qu'on est un homme travesti en femme puis s'attendre à des accolades et des félicitations. Mayumi débuta une phrase.

-Tu veux dire que tu est un ...

Mais elle préféra s'interrompre. Sans doute pensait-elle que ce n'était qu'un oubli, une erreur. Evidemment, elle ne voulait pas passer pour une folle à accuser Billie d'une chose dont elle n'était même pas sûr. Tandis qu'elle se torturait les méninges, le jeune garçon commençait lui à s'amuser de la scène. Elle était sans doute persuadée de se tromper. Si elle savait.

-Oublie ce que je viens de dire.

Elle préféra secouer la tête, comme pour chasser une quelconque idée farfelue, ignorant à quel point elle était proche de la vérité. Et puis, elle voulut s'appuyer contre une vieille caisse pas très solide et toute poussiéreuse. Billie sentit le mauvais plan à des kilomètres. Ce n'était pas un ange pour rien. Il était là pour protéger les gens d'un quelconque incident, et du coup avait de très forts pressentiments. Au même moment il entendit un raclement, et un gros bouf. La chute de Mayumi fut rapide, mais sans doute pas douce. Affolé, le petit ange se précipita vers elle.

- Oh mon dieu ! Mayumi tu vas bien ?!

Sa petite voix fluette laissait transparaitre son anxiété. Il prit une des mains de Mayumi et l'aida à se redresser, la laissant le surpasser. Il se mit ensuite à lui dépoussiérer méthodiquement les vêtements puis s'éloigna, tout sourire.

- Voilà, plus de peur que de mal.

Puis Billie prit un instant pour réfléchir. Devait-il avouer réellement sa véritable nature. Il prit la main de sa camarade dans la sienne. Leurs regards se croisèrent.

- Tout à l'heure, qu'allais tu me demander ? C'est important pour moi que tu le formules à voix haute.

Il continuait à sourire de ce sourire tendre, et se surprit à espérer que Mayumi comprenne instantanément, bien qu'il sache que c'était impossible. Il se mit à fermer les yeux, attendant avec impatience.

- Oh mon dieu ! Mayumi tu vas bien ?!

Billie se précipita vers moi. On voit bien qu'elle ne me connaissait pas. Je tombe à longueur de temps et je me fais rarement mal. Elle me pris les mains et releva d'un coup. Elle entreprit ensuite d'épousseter mes vêtements. Une fois cela terminer elle me sourit et dit avec un grand sourire.

- Voilà, plus de peur que de mal.

La jeune fille eu comme une hésitation. Je lui souris d'un air encourageant et elle me pris la main. Je croisais son regard et elle poursuivit.

- Tout à l'heure, qu'allais tu me demander ? C'est important pour moi que tu le formules à voix haute. dit-elle en fermant les yeux.

-Je ... tu va trouver ça débile mais ... je enfin ta voix à quelque chose de ... d'étrange. Enfin je veux dire pour moi.

J'étais gênée comme pas permis et me mordillais la lèvre tant je trouvais ça stupide. C'était impossible. Elle allait me prendre pour une folle et me rejeter en me traitant de tous les noms.

-J'ai crut ... pendant une nanoseconde que tu étais ... un mec.

Voilà c'était dit je fermais les yeux en mec préparant à une gifle ou des cris mais rien de tout cela ne vint. Je rouvris les yeux pour voir Billie m'attendant au pire.

-Je ... Commença t-elle, plutôt mal à l'aise. Tu va trouver ça débile mais ... je enfin ta voix à quelque chose de ... d'étrange. Enfin je veux dire pour moi.

Billie ne quittait pas des yeux la jeune fille. Tenait-elle la réponse entre ses mains ? Sans doute oui. Mais elle n'en était pas sûr. Elle réfutait même catégoriquement la vérité. Il y avait de quoi. C'était sans doute une première à Sekuen. Par contre Billie ne comprenait pas ce que sa voix avait d'étrange. Elle était toute aussi féminine que n'importe quelle autre, puisque le jeune homme était né avec. Enfin, comme Mayumi était un vampire, peut être son ouïe sur-développée décelait-elle ce genre de choses ? L'hypothèse tenait parfaitement la route. Si Billie avouait tout maintenant, Mayu ne lui en voudrait sans doute pas. Tandis que s'il tardait et repoussait les révélations.

- J'ai crut ... pendant une nanoseconde que tu étais ... un mec.

Aussi sec, s'attendant au pire, Mayumi ferma les yeux. Billie était serein lui. Bien que l'idée parut insensée, impossible voire complétement folle aux yeux de la vampire, elle n'avait pas encore était vulgaire en employant des mots durs. Il y avait de l'espoir. Alors que la vampire rouvrit les yeux, Billie croisa son regard. Le visage du jeune homme était imperturbable, souriant. Il risquait de faire subir un léger choc à sa camarade, aussi se préparait-il à la rattraper au moindre écart.

- Et alors ? Ce serait dérangeant ?

Toujours ce sourire angélique au bout des lèvres. Mais derrière une seule question : Comment amener la réponse. Inspiration discrète, imperceptible.

- Mayu, ne le prends pas mal, mais...Biologiquement parlant, je suis un mec comme tu dis.

Il continuait de sourire. Enfin, il l'avait dit. Il se sentait mieux. Il ignorait encore la réaction qu'aurait Mayumi, mais il ne la voyait pas le haïr pour cette simple raison. Aussi était-il plutôt décontracté. Très étrange, car il s'attendait à bien pire comme stress. Mais non. Il était posé, comme s'il venait simplement d'annoncer son prénom. Il tendit la main à Mayumi.

- Tu ne m'en veux pas hein ?

- Et alors ? Ce serait dérangeant ?demanda Billie.

Quoi ?! Est qu'elle ... il ... euh ça voulait dire que j'avais vu juste? Billie me regardais un grand sourire aux lèvres, avant que j'ai eu le temps de répondre à sa question il ... elle enchaina.

- Mayu, ne le prends pas mal, mais...Biologiquement parlant, je suis un mec comme tu dis.

Woualalalalalala ! J'ouvris ma bouche pour dire quelque chose mais aucun son n'en sortit. Je la refermais, consciente que je devait avoir l'air d'un poisson hors de l'eau. Quand Billie ma pris la main je mis un temps avant de m'en rendre compte et ne repris contact avec la réalité qu'au moment ou il se remis à parler.

- Tu ne m'en veux pas hein ?

-Je ... je ... non mais ... je suis un rien surprise. avouais je rouge comme une tomate.

C'était vrai ! Je n'aurais pas pus être plus surprise à cet instant. Même si E.T avais débarquer pour e faire un câlin je n'aurais pas été aussi surprise. Cette réaction était bête je le savais mais je restais bouche bée devant Billie. Ne parvenant pas à me faire à l'idée que devant moi ce tenait, non pas une fille mais, un garçon.

-Je ... je ... non mais ... je suis un rien surprise.

La jeune femme avait pris de belles couleurs. Elle était gênée, ce qui était bien sûr normal. Billie lui sourit pour la mettre en confiance, faisant comprendre que ce n'était pas grave, qu'il était tout à fait normal qu'elle soit décontenancée, qu'elle en perde légèrement ses moyens. Aussi pour la mettre à l'aise éclata t-il de rire.

- Ah ah ne tires pas cette tête Myu. C'est toujours la même petite Billie qui te parle. Rien ne changes.

Pour prouver ses dires, Billie lui prit la main et plongea ses grands yeux brillants dans les siens.

- Tu peux le voir dans mes yeux, je le sais.

La voix était toujours douce, la même, aux mêmes intonations. Une fragilité et une innocence digne de la jeune Billie.

Sans que je m'y attende Billie éclata de rire. Un rire qui ressemblait pourtant à s'y m'éprendre à celui d'une fille. C'était dingue !

- Ah ah ne tires pas cette tête Myu. C'est toujours la même petite Billie qui te parle. Rien ne changes. dit-il après avoir rit.

Comme pour me le prouver il prit ma main et me regarda de ses yeux couleur d'or. Je rougis encore plus, si c'était possible et m'apprêtais à lui dire que je savais que ça ne changeait rien quand il reprit:

- Tu peux le voir dans mes yeux, je le sais. dit-il.

Je hochait lentement la tête avant d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose. Mais je me ravisais et la refermais ayant, une fois de plus l'air ridicule. Je finit par lui dire ce que je voulais sans trop passé pour une andouille.

-Je sais que ça ne change rien. dis je d'une voix gêné.

-Je sais que ça ne change rien.

Voilà qui rassurait amplement Billie. Ici on l'accepterait sûrement comme il était. La preuve, Mayumi s'était montrée véritablement patiente et douce. Un véritable petit ange. Billie, aux anges, sauta à son cou, comme une petite folle.

- Nya ! Merci ma gentille Mayu !

Et oui, le jeune garçon ne changerait pas, quand bien même il n'avait plus besoin de jouer la comédie, car après tout, ce n'était pas de la comédie. Cette jeune fille excitée et constamment joyeuse, c'était le vrai lui. Pas de sa faute s'il ressemblait à s'y méprendre à une fille, dans la voix comme dans le physique. Il se décrocha enfin du cou de sa camarade et fit un petit tour sur lui même, comme une véritable petite demoiselle. Puis il reporta son attention à la jeune vampire.

- Mais...Tu ne trouves pas trop bizarre, ça va ?

- Nya ! Merci ma gentille Mayu !dit Billie en me sautant au cou.

Sa réaction me surpris et je tanguais un peu lorsqu'il s'accrocha à mon cou. Je repris vite mon équilibre et sourit, envahie par les longs cheveux blonds de Billie. Il se décrocha de mon cou et fis un tour sur lui même.

- Mais...Tu ne trouves pas trop bizarre, ça va ?

-Hihi si tu savais. Il en faut plus pour que je trouve quelque chose bizarre. Surprenant ça oui mais pas bizarre. dis je avec un sourire plus grand encore.

Je secouais la tête sans arrêter de sourire et rit un peu. Bizarre. Manquerait plus que ça ! Moi qui ai vu un ami se transformer en grenouille puis en un autre garçon puis en lui à nouveau je peut dire que Billie n'a rien de bizarre.

-Hihi si tu savais. Il en faut plus pour que je trouve quelque chose bizarre. Surprenant ça oui mais pas bizarre.

La révélation de Mayumi toucha au coeur Billie. Il ne put s'empêcher de sourire. Une telle franchise méritait bien un bisou sur chaque joue. Sans attendre, le jeune garçon s'exécuta, puis s'éloigna, tout sourire. Il était aux anges.

- Je te remercie. Pour ta franchise, pour ta compréhension, pour tout.

On sentait dans la voix du jeune androgyne trembler la sincérité. Cela toucherait énormément son interlocutrice. C'était le plus beau cadeau qu'on pouvait faire.

- En échange...Je...Je te protégerai, Mayu. Je serai ton ange gardien.

Sourire. Il essayait de détendre sa camarade. Mais désormais, il serait là pour elle. Billie tourna le dos à Mayumi. Ses ailes blanches étaient apparues sans qu'il le sache, mais elles n'étaient pas déployées. Elles étaient fermées dans son dos, comme un cocon. Et il ignorait qu'elles étaient là. Mayu lui ferait sans doute remarquer.

Billie sourit. Un vrai sourire plein de bonne humeur. Et d'un coup sans prévenir il me plane un baiser sur chaque joues. Je rougis violemment et le rgardais s'éloigner toujours souriant.

- Je te remercie. Pour ta franchise, pour ta compréhension, pour tout. dit-il d'une voix tremblante.

Il sourit et j'eus l'impression que ses cheveux bougèrent tout seul dans son dos. Il reprit la parole et se retourna me dévoilant des ailes blanches et ... magnifiques.

- En échange...Je...Je te protégerai, Mayu. Je serai ton ange gardien.

J'en restais bouche bée. Sérieusement. J'avais un ange gardien.

-Woua. Merci. dis je dans un souffle.

Je fixais ses ailes, complétement fascinée. Je m'approchais et tendis timidement la main dans leur direction.

-Je peux les toucher?

Billie était toujours de dos. Il entendit Mayumi qui le remerciait timidement. C'était bien normal. Une personne si bonne devait forcément être protégée, si ce n'est par les dieux, au moins par les anges, êtres de lumière si bienfaisants. D'ailleurs le jeune androgyne entendit les lattes du plancher craquer. Sa camarade s'approchait. Et vu le temps entre chaque pas, elle hésitait. Pourquoi ?

-Je peux les toucher?

Les toucher ? Mais toucher quoi ? Surpris, Billie se retourna vivement vers elle. Son regard traduisait son étonnement sans doute.

- Toucher quoi ?

Puis soudain il les sentit. Ses ailes.

- Oh flûte elles sont encore sorties. J'ai encore un peu de mal à contrôler tout ça. Désolé. Oh ! Pichu est réveillé !

Il tourna à nouveau le dos à Mayumi, et soudain, il déploya doucement ses ailes. Une lumière éblouissante émanait de tout le frêle corps, et quelques plumes d'un blanc immaculé s'envolèrent. Au creux d'une aile, un petit animal dormait, roulé en boule. Il sortit de son sommeil, s'étirant et bâillant, puis sauta au sol, regardant de ses grands yeux sombres Mayumi.

- Pichu. Dit le petit être d'une minuscule petite voix.

Billie, les ailes toujours déployées, se tourna vers lui.

- Te voilà enfin réveillé ?

- Pichu. Se contenta de répondre la petite créature.

Billie pouffa joyeusement de rire et le prit dans ses bras.

- Mayu, je te présente Pichu. Je ne connais pas son vrai nom, je l'ai trouvé un jour en forêt, et comme c'est le seul mot qu'il sait dire, je l'ai appelé comme ça. Oh et sinon pour mes ailes tu peux les toucher oui.

Billie adressa un petit sourire à la brunette, prit sa main et la fit entrer en contact avec les plumes douces et soyeuses de son aile droite, tenant toujours du bras drois Pichu, qui regardait la scène avec fascination.